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Projet nature IEF : une semaine d’activités autour des feuilles

IEF ou non, si tu as toi aussi envie d’organiser une semaine de projet nature pour les enfants sur le thème des feuilles avec plein d’activités vivantes, voici mon récit d’expérience.

Pourquoi un projet sur les feuilles ?

Je suis passionnée par la nature. Mais, je n’y connais pas grand-chose. Je me suis dit que ce serait un super projet à partager en famille. Les enfants étaient partants, alors on s’est lancé dans l’aventure.

L’IEF c’est aussi cela : apprendre ensemble.

Je pense en effet que c’est important, en IEF ou à l’école, de ne pas se positionner comme le détenteur du savoir. J’aime montrer à mes enfants que je ne connais pas la réponse, que je mets en place des stratégies pour la trouver, que je me trompe… bref, que je suis un être humain et non une machine. Et que l’on apprend tout au long de notre vie.

Que tu pratiques l’IEF ou non, si tu as toi aussi envie de mettre en place des activités autour des feuilles, que tes enfants aient 5 ans ou bien 15, je te raconte tout.

Avant de commencer le projet, comment se préparer ?

Je voulais avoir un aperçu de ce que nous allions explorer et aussi réfléchir à la manière de le mettre en place de la manière la plus pertinente pour les enfants.

J’ai donc fait des recherches, imprimer un document clair recensant les différentes formes de feuilles trouvé sur le site Aquaportail fait quelques croquis pour y voir plus clair et c’était parti.

Voilà le plan de départ :

  • aborder les différents types de feuilles
  • les différentes parties d’une feuille
  • repérage et collecte de feuilles sous la forme herbier
  • activité de classement
  • observation et dessin / peinture
  • la photosynthèse

Comment se déroule la semaine d’activités nature autour des feuilles en IEF ?

Dans ce déroulé de ma semaine, je te raconte comment j’ai organisé les activités pour les enfant et mes réflexions sur le sujet.

Jour 1 : observation des deux grands types de feuilles

1) Construire ses propres outils

Inspirée par la pédagogie Waldorf, j’aime que mes enfants utilisent leurs propres outils, leurs propres livres. L’apprentissage devient bien plus vivant. Du coup, j’ai préparé un livret blanc pour chacun (6 feuilles A4 pliées en 2 et aggrafées au milieu) et nous avons commencé par illustrer la couverture.

J’ai écrit les mots avec ma plus jeune sur une feuille de brouillon. Elle les a ensuite recopiés. La plus grande a choisi de l’écrire en anglais et je lui ai demandé d’ajouter les mots en danois également (car bon, on vit au Danemark quand même 😉)

2) Repérage des deux grands types de feuilles et écriture

Ensuite, nous avons rapidement parlé des deux grands types de feuilles :

  • les feuilles simples
  • les feuilles composées

Nous avons fait le tour de la maison, du jardin et tenter ensemble de les classer dans l’une ou l’autre catégorie.

La plus jeune a ensuite voulu recopier ces mots et ajouté un dessin simple pour s’en souvenir.

La plus grande a aussi utilisé les deux grands types, mais elle a aussi lu un texte qui expliquait la différence. Elle a ensuite reformulé avec ses propres mots et créer sa propre définition.

3) Observation dans la nature, le quotidien en IEF

Dans l’après-midi, on est allé observer les feuilles dans la nature et continué à les classer dans les deux types. Ce que je pensais être évident en regardant les schémas ne l’était pas forcément dans la nature et cela a conduit à des discussions très intéressantes sur la classification.

Avant de commencer ce projet, j’avais regardé une vidéo intéressantes sur les 7 choses à savoir avant de commencer un herbier.

C’est ainsi que j’ai découvert la fameuse règle de 10.

4) La règle de 10 quand tu récoltes des plantes

Alors, cette fameuse règle, qu’est-ce que c’est ?

On ne ramasse une feuille, une fleur ou autre, que s’il y en a minimum 10 autres dans la même zone rapprochée. Certains disent même 100 dans la même zone.

Pourquoi ? Afin de préserver la biodiversité et ainsi permettre aux plantes de se reproduire et ne pas déséquilibrer l’environnement local.

J’ai donc expliqué cette règle aux enfants , ce qui au passage a permis de travailler le calcul avec ma plus jeune.

On a identifié les plantes à l’aide de mon application préférée Seek et une fois rentrée à la maison, j’ai écrit différentes informations sur la feuille sur laquelle je les faisais sécher. J’ai inscrit :

  • la date
  • le nom de la plante
  • l’endroit où nous l’avions trouvée

Un exercice de mémoire excellent d’ailleur pour entraîner l’enfant à reconstituer les événements dans le temps et dans l’espace.

Jour 2 : comprendre la feuille

1) L’anatomie de la feuille

L’objectif du jour était d’entrer dans l’anatomie de la feuille.

J’ai déposé un schéma assez complet au centre de la table que j’ai complété à la main, les feuilles “presque” séchées récoltées la veille et on s’est mise au travail.

C’est toujours intéressant de donner une finalité à un projet. Cependant, laisser chacun explorer le sujet à son rythme et selon ses intérêts est aussi essentiel.

La plus grande a eu envie de redessiner et compléter le schéma de l’anatomie des feuilles tandis que la plus jeune voulait dessiner les deux modèles, simples et composés encore une fois.

Elles ont toutes les deux placer les feuilles séchées dans leurs cahiers et ajouter les informations de récolte.

Ensuite, ma plus grande m’a demandée de pouvoir télécharger l’application Seek pour être capable d’identifier, elle aussi, les feuilles qu’elle voudrait récolter.

2) Observation de la nature

L’après-midi a été consacrée à une balade en forêt avec une loupe et un mini-microscope afin d’observer les feuilles. Nous n’avons rien récolté, simplement profiter de ce moment et regarder plein de choses à travers la loupe.

L’envie de ma plus jeune de vouloir ensuite tout identifier et classer rappelle ce besoin et ces activités de classement si présentes dans la pédagogie Montessori. Je lui laisse toute la liberté d’explorer cela et de classer autant qu’elle le souhaite.

Jour 3 : la photosynthèse

1) Transcrire le principe de la photosynthèse sous forme d’histoire pour les plus jeunes

L’objectif était d’aborder la photosynthèse.

Je pensais que ce serait quelque chose d’assez facile, mais je me trompais. Mon erreur a été de ne pas directement chercher un C’est pas Sorcier. On a regardé une courte vidéo destinée aux enfants, mais elle était tellement schématique que cela les a perdus.

Du coup, j’ai décidé de transcrire la photosynthèse avec mes propres mots et d’en faire une petite histoire.

L’histoire d’une plante qui a faim et qui a donc besoin de préparer son repas pour avoir de l’énergie.

En passant par la narration d’une courte histoire, cela a débloqué grandement la situation. La plus petite a très bien compris le fonctionnement de la photosynthèse et nous avons même pu aborder les différentes molécules en jeu.

2) Les molécules et la recette de la photosynthèse

J’avais commencé à les dessiner pour illustrer la recette. Ces petites boules de couleurs ont intrigué ma plus jeune, qui a voulu les recopier dans son propre livret.

Du coup, j’ai enchaîné sur une activité de manipulation mathématiques en prenant des briques Lego de couleurs pour représenter les différents éléments.

Voici comment j’ai procédé :

  • eau = H2O = 2 briques H (blanches ici) et 1 brique O (rouge)
  • dioxyde de carbone = CO2 = 1 brique C (normalement noire, mais je n’avais que du bleu) et 2 briques O (rouge une nouvelle fois)

Une fois les deux molécules eau et dioxyde de carbone construites, on a continué à en construire jusqu’à en avoir 6 de chaque.

La formule de la photosynthèse est : 6 CO2 + 6 H2O = C6H12O6 (sucre) + 6O2 (oxygène).

J’ai l’air super savante lorsque je dis cela, mais en vérité, j’ai simplement cherché les informations.

On a donc mis toutes ces molécules Lego au soleil pour profiter de la lumière et on a fait comme une feuille le ferait : on a déconstruit toutes les briques pour pouvoir les isoler.

On a ensuite construit l’oxygène : 6×2 briques rouges

Et ma plus jeune s’est amusée à construire librement avec tout le reste des briques en se rappelant qu’elle construisait la molécule du sucre.

Je sais que cela peut sembler vraiment complexe, surtout pour une enfant de cinq ans. Mais au final, ce sont des constructions mentales erronées. Les enfants sont intéressés par tout ce qui les entoure.

Je reviendrai sur la photosynthèse durant la semaine pour voir ce qu’ils ont retenu, mais aussi pour mesurer leur propre intérêt, et voir si l’on devrait pousser davantage d’activités dans ce sens.

Jour 4 : On approfondit les savoirs

1) Expérience simple sur la photosynthèse et la chlorophylle

Le temps est superbe dehors, alors on a passé la majeure partie de la journée à l’extérieur. En rangeant le jardin, les enfants ont pu observer que les plantes qui étaient cachées sous des pots (qui traînaient dans le jardin) étaient complètement décolorées et affaiblies.

Cela nous a permis de rappeler le processus de la photosynthèse et de parler de la chlorophylle présente dans les plantes et qui leur donne cette couleur verte.

2) Émission fétiche pour aborder la science

On a ensuite regardé l’épisode C’est pas Sorcier consacré aux plantes.

J’ai aimé le regarder après avoir déjà bien entamé la semaine, car il couvre de nombreux sujets. Lorsque le phénomène de la photosynthèse a été abordé, cela a surtout servi de “confirmation” pour les enfants qui étaient maintenant familiers avec le principe.

Je reste une fan inconditionnée de cette émission qui réussit toujours avec beaucoup de clarté à aborder tous les sujets possibles.

Dans cet épisode, L’Odyssée des plantes, il est question de :

  • la photosynthèse
  • la formation de la couche d’ozone et l’évolution de la planète
  • l’évolution des plantes en partant des plantes aquatiques
  • la reproduction des fougères
  • la reproduction des plantes
  • la reproduction des conifères
  • la reproduction des fleurs

Je pense donc que les jours suivants, nous parlerons à nouveau de la reproduction des plantes et que je garderai le thème des fleurs pour une autre semaine projet. Lorsque je regarde tout ce qui a déjà était couvert, je me dis que maintenant le gros du travail est simplement de réactiver ce savoir.

Jour 5 : explorer et décrire la nature

1) Apprendre à décrire

Installées dans le jardin, on a observé les plantes que nous possédions déjà. Ensuite, on a tenté de les décrire le plus précisément :

  • type de feuille
  • forme
  • couleur
  • texture
  • odeur

Ma plus jeune a adoré les feuilles poilues !

2) Activité artistique : les empreintes des feuilles

Prendre le temps de décalquer les feuilles, la magie lorsqu’on les voit apparaître sur le papier est vraiment une belle activité à partager avec ses enfants.

Si tu ne faisais pas cela lorsque tu étais enfant, je t’explique.

Tu choisis une feuille (de plante) que tu déposes sous la feuille (papier) que tu vas utiliser.

Avec tes crayons, tu commences à colorier la zone où se trouve la feuille de la plante.

Rapidement, les nervures et les contours de la feuille vont apparaître.

Parfois, pour les plus jeunes, c’est une activité un peu complexe avec des crayons simples, c’est pourquoi j’aime utiliser les briques de cire.

3) Une autre manière de réaliser son herbier

J’ai voulu tester une autre manière pour faire sécher nos feuilles.

On les a collés directement dans le cahier puis écrasé les cahiers sous un gros livre pendant quelques jours. A voir ce que cela donne dans quelques jours. (petite mise à jour : c’était parfait !)

Ma plus jeune a écrit le nom des plantes. C’est un travail de reconnaissance des sons et assemblages des lettres. Je l’ai aidée pour les sons complexes.

Avec ma plus grande, on a remis le passage du “C’est pas Sorcier” sur la reproduction des plantes afin de réexpliquer avec nos mots et refaire les schémas.

Conclusion et activités possibles pour terminer le projet

1) Le feedback

La semaine se termine donc et je n’en reviens toujours pas de tout ce qui a été fait.

Le week-end pourra être utilisé à continuer la collecte et l’herbier.

Cependant, je vais aussi prendre le temps d’avoir le retour des enfants sur cette semaine.

Pour cela, je vais :

  • demander aux enfants ce qu’ils ont le plus apprécié / le moins apprécié
  • j’accompagnerai la plus jeune pour écrire ses pensées.
2) Créer son propre test sur les plantes

Afin de réactiver le savoir spécifique dans quelques temps, j’ai proposé à ma plus grande fille de préparer un court test reprenant les points clés que nous avons abordés durant la semaine.

Elle s’est donc préparé quelques questions et des schémas à compléter. Quelque chose de simple (moins de 7 questions) mais le simple processus de formuler des questions sur le savoir vu permet de porter un autre point de vue sur le savoir.

Une fois son test prêt, nous l’avons mis dans une enveloppe que je lui posterai dans quelques temps.

Elle recevra donc à la maison, son propre test. Ce serait même très sympa de décorer l’enveloppe. Un peu comme un courrier venu du monde des Sorciers. Je lui proposerai.

3) La joie de l’école à la maison

Bien entendu, cela ne s’arrête jamais. Ce n’est pas parce que le projet est fini, qu’on le plie et qu’on l’oublie. Lors de nos promenades, lors de n’importe quel moment à l’extérieur, tout est prétexte à discuter de ce que nous avons appris. Et c’est ce qui est fabuleux !

J’espère que ce récit d’expérience te sera utile. Il existe tant de manières différentes d’apporter un seul thème ! Si tu as d’autres idées, tu peux les partager en m’écrivant un commentaire ou en m’envoyant un mail ! Je suis toujours curieuse de découvrir d’autres techniques.

Et si tu veux recevoir mes prochains projets et me soutenir, tu peux t’inscrire gratuitement à ma newsletter mensuelle.

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